L.239




23 novembre 2007

Les morts aux beaux yeux


dans les fourgons grinçants
de nos vies sans ressort
des morts aux beaux yeux faits
aux épaules épilées
s’agrippent aux baleines
cassées
de leurs ombrelles
ils glissent
roulent comme dans du savon
se trouent l’os de la cheville
perchés sur l'aigre de l’aiguille d’un talon
ils hurlent dans le noir
pleurnichent doucettement
d’autres rient
ou chahutent
se débattent
ou s’embuent dans des rêves
fripés
comme un noyé hors de l’eau


parfois
l’un plus tendre
à l’âme plus meurtrie
se caresse le bleu
du menton
passe sa main
dans l’échine
d’un camarade de mort
aux lèvres glauques
il se baisse pour l’aider
retendre la résille
des gaines
qui lui saignent les cuisses
qui lui font des douleurs
mais cachent
à grand peine
la mousse
qui lui sort
noir
des tibias

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