nous serons arrivés un lundi sans bagages ce sera un lundi. dans la chambre il n'y aura pas de numéro sur la porte pas de numéro sur la nuque pas de numéro et pas de numéro non plus tatoué dans les bras les oreilles. presque immédiatement ils seront venus nous chercher nous aurons toujours été présents ce sera l'aube d'un moche lundi les croisées sans merci vomiront le soleil. après tout ce sera peut-être un mercredi à pas sédatés ils passeront les murailles ils seront surgis de nulle part sans autre forme de procès ils viendront nous ravir. mais le jour n'a pas peut-être tant d'importance. Ils manqueront de courtoisie. ce jour-là nous nous tiendrons tranquille au beau milieu du destin au centre de la semaine quelque chose comme du mercredi. ils nous auront jetés du lit comme des bêtes de désir et nous n'aurons rien dit car ce sera nécessaire. nous aurons toujours été là dès longtemps le lundi accoutumés tenus en laisse les yeux gonflés de sommeil enrichi. nous souffrirons de nous laisser faire. mercredi : l'humanité n'aura jamais été leur fort. lundi : ils prétendront mesurer le temps. tout cela sera nouveau pour nous et nous hurlerons en silence le corps défait les veines lâches noués devant les somnambules venus administrer une conscience d'emprunt. nous leur permettrons de nous couronner de honte et de pleurs et blêmir pénétrant foireux le secret de nos linges. nous exigerons la poursuite du traitement les détersifs chimiques et l'eau des bains très froide pourvoyant à la lyse de la vermine la saleté et de l'être. nous voudrons rester propres et parler français. nous bénirons ces hommes-animaux leurs aubes-linceuls de pères-symboles qui chaque lundi chaque mercredi nous torcheront venus se délecter de notre merde. nous ricanerons de ces longs visages blancs ces adorateurs du soleil chaussés de caoutchouc qui lessiveront nos murs croyant parler une langue parfaite et effective. nous chierons sous nous vérifiant une fois encore que tout matériellement fonctionne. ils n'auront pas pitié malgré l'odeur ils ouvriront en grand les vitres et les accès et les vents de l'univers n'en finiront de claquer d'agiter la matière et la lumière fera mal et la demeure sera rugie avant que d'être emportée. il n'y aura eu aucune surprise ni marque d'épouvante. nous périrons suffoqués d'infini. nous nous égorgerons de rire du rire des enfants trop aimés des lentes plein les cheveux du rire brûlé et médiéval qui part des fossés reculés du corps pour mourir dans la langue pendue et raccourcie. nous le reprocherons plus tard à nos bouchers. nous ne jouerons plus ni n'interpréterons plus nous n'imiterons plus le vide nous serons ces artistes de la mort. un contrat nous liera aux termes duquel on aura consenti à obéir aux puissances du lundi à se couper les mains à se taire quand on crie à ne pas manger la bouche pleine à ne plus avoir jamais d'anus. nous nous dirigerons lentement vers d'autres sphères tissant sur le chemin des stratégies de fin de carthage. dans une salle commune le long d'un réfectoire nous concevrons la marche tout de travers la rééducation le mouvement heurté se cognant dans l'angoisse la gêne et la promiscuité la déambulation. dimanche. nous nous efforcerons de ne pas être enculés renversés dans nos chaises de souffrance profitant du vacarme par les plus ombres de nos acolytes. novembre. ils seront échus en pleine nuit sur des chevaux de mort ils seront là ils seront ici jonchant les cloisons orbes de toute façon nous arracher. août. ils seront des prêtres de la lune des psychanalystes du froid ils ouvriront les sacrements ils seront cliniciens obèses anthropophages directeurs de conscience fouillant les têtes à la recherche de nourriture. jeudi. ils viendront nous soumettre pour nous rénover à de suprêmes exercices à des applications locales à base de décès flottant à des techniques préparatoires de mortification à
des élévations
perforation des extrémités
suspension des viandes par systèmes de poulies et crochets
des écartèlements
expositions au soleil
escarres
drainages
rouille
dans l'ensemble nous nous efforcerons de ne pas être enculés. chosifiés par des innocents. dans l'ensemble nous les jugerons remuants à force de flouvoyance. ils nous auront prescrit certaines gymnastiques certains étirements des formes de yoga noir des choses d'élongation des os sur sujet toiletté
à cheval sur le gibet
jambes derrière les épaules
paumes vers le ciel
ventre tendu
colonne tendue
tirer lentement sur le néant
compter la mort…
… expirer
on nous aura levé. mercredi. dressé droit dans le ciel. on nous aura levé et puis lavé et étiré. on aura tout connu. tout se sera produit. on nous dira bonjour et nous dirons bonjour et ce sera lundi.
des élévations
perforation des extrémités
suspension des viandes par systèmes de poulies et crochets
des écartèlements
expositions au soleil
escarres
drainages
rouille
dans l'ensemble nous nous efforcerons de ne pas être enculés. chosifiés par des innocents. dans l'ensemble nous les jugerons remuants à force de flouvoyance. ils nous auront prescrit certaines gymnastiques certains étirements des formes de yoga noir des choses d'élongation des os sur sujet toiletté
à cheval sur le gibet
jambes derrière les épaules
paumes vers le ciel
ventre tendu
colonne tendue
tirer lentement sur le néant
compter la mort…
… expirer
on nous aura levé. mercredi. dressé droit dans le ciel. on nous aura levé et puis lavé et étiré. on aura tout connu. tout se sera produit. on nous dira bonjour et nous dirons bonjour et ce sera lundi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
pan ! pan !