L.239




14 septembre 2008

Yoyoter


v. intr. (xvème ; de yo-yo, mot d'o. chinoise désignant le plus vieux jouet du monde).


1. sentiments. se dit en parlant du coeur de l'homme qui, comme le yo-yo, est constitué de deux hémisphères aplatis, réunis par un axe autour duquel s'enroule un nerf dont l'une des extrémités s'attache au doigt de la femme. le jeu consiste à lancer le coeur et à le ramener dans un va-et-vient continu. il existe d'autres figures plus complexes qui demandent plus de virtuosité. avoir le coeur qui yoyote dans la poitrine. / "qu'est ce que j'oy ? - ce suis-je. - qui ? - ton cueur, / qui ne tient mais qu'a ung petit filet, / force n'ay plus, substance ne liqueur, / quant je te voy retraict ainsi seulet, / com pouvre chien tappy en recullet. / - pourquoy est-ce ? - pour ta folle plaisance. / - que t'en chault-il ? - j'en ay la desplaisance. / - laisse m'en paix ! - pourquoy ? - j'y penseray. / - quant sera-ce ? - quant seray hors d'enfance. / - plus ne yoyote. - et je m'en passeray." (françois villon, debat du cueur et du corps de villon).

2. argot policier. se dit lorsque, par l'effet de baffes trop appuyées ou de tortures un peu fortes, on finit par faire raconter tout et son contraire à un gardé à vue, jusqu'à rendre le procès-verbal d'interrogatoire inexploitable. pujol, arrêtez de vous acharner sur ce pauvre type, vous voyez bien qu'il yoyote ! - c'est pas moi chef, j'vous jure qu'il est tombé tout seul !

4 commentaires:

  1. "Je connais tout fors que moi-mêmes" ...

    Un lien vers les cours magistraux et somptueux de Michael Edwards, dont l'un porte sur le beau poème "la ballade des menus propos"

    ici :

    http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/etu_cre/cours_et_seminaires_anterieurs.htm

    *

    Je connois bien mouches en lait,
    Je connois à la robe l'homme,
    Je connois le beau temps du laid,
    Je connois au pommier la pomme,
    Je connois l'arbre à voir la gomme,
    Je connois quand tout est de mêmes,
    Je connois qui besogne ou chomme,
    Je connois tout, fors que moi-mêmes.

    Je connois pourpoint au collet,
    Je connois le moine à la gonne,
    Je connois le maître au valet,
    Je connois au voile la nonne,
    Je connois quand pipeur jargonne,
    Je connois fous nourris de crèmes,
    Je connois le vin à la tonne,
    Je connois tout, fors que moi-mêmes.

    Je connois cheval et mulet,
    Je connois leur charge et leur somme,
    Je connois Biatris et Belet,
    Je connois jet qui nombre et somme,
    Je connois vision et somme,
    Je connois la faute des Boemes,
    Je connois le pouvoir de Rome,
    Je connois tout, fors que moi-mêmes.

    Prince, je connois tout en somme,
    Je connois coulourés et blêmes,
    Je connois mort qui tout consomme,
    Je connois tout, fors que moi-mêmes.

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  2. chère amie, par pitié, mettez-nous le bon lien !

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  3. Voici, voici :

    http://www.college-de-france.fr/audio/edwards/edwards20061221-02.mp3

    lien portant sur le poème de Villon (mais attention, en premier temps, Edwards termine son propos du cours précédent qui évoque Chrétien de Troyes avant d'aborder Villon)

    *

    Le lien de mon premier commentaire propose tous les cours de l'année 2006/07 portant sur l'Emerveillement ainsi que la poésie française et la recherche de l'être. Ca vaut la peine de les écouter chronologiquement, en respectant le souffle du professeur et son inspiration.

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pan ! pan !