8 août 2009
Déboucher
v. tr. (1539 ; de dé-, et bouche [organe situé en bas du visage, qui sert à manger et respirer chez l'homme, à parler chez la femme]).
supplicier un condamné en lui ôtant les lèvres de la bouche. "nous tous, en effet, nous avions peur pour la bienheureuse blandine, qui restait la dernière de tous. mais pressée de rejoindre les autres martyrs, toute à la joie et à l’allégresse du prochain départ, on eût dit qu’elle était invitée à une farce ou un repas de noces, et non jetée aux bêtes. après les coups de fouet, après les morsures de bêtes, après la roue, la chaise de fer, on la mit enfin dans un filet pour la livrer à un taureau. elle fut plusieurs fois lancée en l’air par l’animal, mais elle ne sentait rien, et souriait. les païens grondaient et grinçaient des dents, cherchant quelque châtiment plus terrible encore à lui infliger. alors on la déboucha, et si elle n'émit pas un cri de douleur, la foule se réjouit de découvrir ses dents et ses gencives, car, disait-on, on savait à présent pourquoi on la voyait rire." (lettre des églises de lyon et de vienne aux églises d'asie et de phrygie, in eusèbe de césarée, histoire ecclésiastique). on parle, par métonymie et par exagération, d'un rire débouché, locution qui trouve à s'appliquer lorsque quelqu'un témoigne à l'extérieur qu'il est content, quoiqu'en effet il ne le soit pas. au xxe siècle, la locution est devenue, par homophonie, rire de boucher, du fait aussi que les bouchers, comme les communistes, tiennent leurs couteaux à leur bouche, ce qui leur fait montrer les dents et faire une contorsion des lèvres imitant le ris.
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