Je découvre non sans étonnement que l'Observatoire de l'espace du CNES publie une revue de littérature. La revue, dont la huitième livraison m'est tombée dans les mains, est intitulée Espace(s). On le devine, il y est globalement traité d'espace, d'activités spatiales, ce qui fait l'originalité de l'objet. Pour le reste, il ne faudra pas chercher à l'excès l'aventure, l'exploration, car si l'ensemble n'est pas de mauvaise facture, il se singularise d'abord par une conformité parfaite aux lois du genre "revue littéraire" : beaucoup de contributions moyennes d'écrivains ayant donné des livres dans de grandes maisons ; quelques propositions d'inconnus qui gagneront peut-être à le rester ; une place réservée, naturellement, à deux ou trois scribouillard(e)s rempli(e)s d'entregent dont le nom et les productions, sinon le talent, nous persécutent assez régulièrement ; enfin Espace(s) n'épargne pas non plus à ses lecteurs les inévitables intoxications poético-expérimentales, où il est question de passer beaucoup de lignes, de grossir ou de diminuer la typographie, de recopier des bouts de notices Wikipédia et, pour l'essentiel, de nous hypnotiser pour mieux nous punir. Tout de même, deux fulgurances, deux vraies écritures glissées au milieu de là-dedans. Le texte absolument paranoïaque et drôle d'Alban Lefranc, d'abord, où l'on découvre qu'il est possible de pallier les absences boudeuses et préjudiciables de Dieu en s'en remettant aux programmes développés par la Haute Autorité française des satellites grands témoins assécheurs de dedans (H.A.F.S.G.T.A.D.D.). Le récit très tenu, très beau de Jacques Serena, ensuite, où une jeune fille et un homme mûr s'apprêtent à faire l'amour dans un endroit désaffecté, mais pour commencer se regardent, s'émeuvent et se disent des souvenirs bruts, des choses infimes et bouleversantes.
17 avril 2012
Espace(s)
Je découvre non sans étonnement que l'Observatoire de l'espace du CNES publie une revue de littérature. La revue, dont la huitième livraison m'est tombée dans les mains, est intitulée Espace(s). On le devine, il y est globalement traité d'espace, d'activités spatiales, ce qui fait l'originalité de l'objet. Pour le reste, il ne faudra pas chercher à l'excès l'aventure, l'exploration, car si l'ensemble n'est pas de mauvaise facture, il se singularise d'abord par une conformité parfaite aux lois du genre "revue littéraire" : beaucoup de contributions moyennes d'écrivains ayant donné des livres dans de grandes maisons ; quelques propositions d'inconnus qui gagneront peut-être à le rester ; une place réservée, naturellement, à deux ou trois scribouillard(e)s rempli(e)s d'entregent dont le nom et les productions, sinon le talent, nous persécutent assez régulièrement ; enfin Espace(s) n'épargne pas non plus à ses lecteurs les inévitables intoxications poético-expérimentales, où il est question de passer beaucoup de lignes, de grossir ou de diminuer la typographie, de recopier des bouts de notices Wikipédia et, pour l'essentiel, de nous hypnotiser pour mieux nous punir. Tout de même, deux fulgurances, deux vraies écritures glissées au milieu de là-dedans. Le texte absolument paranoïaque et drôle d'Alban Lefranc, d'abord, où l'on découvre qu'il est possible de pallier les absences boudeuses et préjudiciables de Dieu en s'en remettant aux programmes développés par la Haute Autorité française des satellites grands témoins assécheurs de dedans (H.A.F.S.G.T.A.D.D.). Le récit très tenu, très beau de Jacques Serena, ensuite, où une jeune fille et un homme mûr s'apprêtent à faire l'amour dans un endroit désaffecté, mais pour commencer se regardent, s'émeuvent et se disent des souvenirs bruts, des choses infimes et bouleversantes.
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